En 2023, je suis associé à l’équipe de trail Snowshoes côtée Team Elite France dont le leader est Stéphane Ricard. L’équipe est basée chez moi dans les Hautes-Alpes, terres bénies pour le trail.
SNOWSHOES : Tu es actuellement aux Canaries. Pourquoi ce spot ?
D’abord parce que j’ai eu un coup de cœur lorsque j’y ai posé les pieds pour l’Ironman en 2018. Ensuite parce que les conditions météorologiques sont, pour moi qui prends rapidement froid, bien meilleures tout en me permettant de m’entraîner à ma manière ; c’est-à-dire nager beaucoup en eau libre, rouler sur route plutôt que sur home trainer et courir sans neige ni verglas.
SNOWSHOES : Quels sont les objectifs de ta saison ?
Le plus fondamental pour moi : continuer ma progression, ressentir cette forme ascendante, les chronos qui s’améliorent et les sensations d’exaltation. Au niveau du calendrier des compétitions, il devrait y avoir un half Ironman aux Canaries au printemps, le triathlon half Ironman d’Embrun début juillet. Concernant l’été et la fin de saison, je préfère attendre d’avoir plus de recul sur ce que je réalise à l’entraînement pour décider d’axer cette période sur un Ironman, par exemple du côté d’Embrun un certain 15 août ou sur plusieurs triathlons half Ironman. Dans tous les cas, je vais plutôt courir en PACA ou pas loin parce qu’il y a suffisamment de belles et grandes courses par chez nous : triathlons de l’Alpe d’Huez, des Gorges de l’Ardèche, Vercorsman, Natureman, etc. Et il est possible que j’articule un ou deux trails sur des périodes non spécifiques triathlon.
SNOWSHOES : Comment vois tu le trail ?
Sur Trails Endurance Mag comme tout le monde lol. Plus sérieusement, le trail est la manière la plus naturelle de se déplacer puisqu’il s’agit d’aller d’un point A à un point B par une trace à travers la nature. En ce sens, c’est un immense espace de liberté naturelle sous contraintes. Contraintes que j’essaie sans cesse de repousser à mon niveau avec mes fameux trailscalades par exemple. Mes terres d’entraînement, que ce soit avant chez mes parents au Ventoux ou maintenant à Embrun, ne sont jamais très urbaines et peu fournies en belles routes bien plates pour faire du spécifique triathlon. Alors j’ai dû faire avec le terrain et je me suis retrouvé à davantage courir sur des chemins ou des sentiers plus ou moins pentus, plus ou moins techniques. Et j’adore ça. Le trail fait partie intégrante de mon entraînement triathlon maintenant et j’essaie d’en tirer des bénéfices que je peux transférer sur le vélo ou à pied sur route. Accessoirement, ça me permet de me débrouiller en compétition en trail puisque j’ai quelques victoires à mon actif.
SNOWSHOES : Tu habites sur Embrun le reste de l’année. Quel est ton endroit préféré pour t’entraîner à pied ? Et en vélo ?
La question de la mort ! J’ai souvent une vision plutôt holistique des choses où je considère que le tout est supérieur à la somme des parties. Moi ce que j’aime à Embrun, c’est ce tout justement que je perçois en permanence : les sommets à l’univers minéral à 3000 m d’altitude qui nous entourent, les différents étages alpins depuis la vallée de la Durance, les sources de vie que sont le plan d’eau et le lac de Serre-Ponçon, etc. Mais pour te faire plaisir si je devais choisir un endroit très près d’Embrun un peu au pif, à pied ce serait le parcours du marathon de l’Embrunman les soirs d’été et en vélo le tour du lac de Serre-Ponçon pleine balle.
SNOWSHOES : Quel est ton plus grand rêve sportif ?
La question de la mort qui tue ! En fait, je fais un pont avec ta deuxième question : j’aime m’entraîner plus ou moins tous les jours (et plusieurs fois par jour dans le cadre du triathlon), progresser sur le long terme et apprécier avant tout le processus, puis les places ou les chronos en compétition sont du bonus. En ce sens, mon rêve est de pouvoir développer ma pratique, de découvrir et d’expérimenter sans cesse, de le faire le plus longtemps possible d’une manière ou d’une autre et de le transmettre.
ROMAIN GARCIN 