DES PAROLES, DES MENSONGES, DES MALVEILLANCES

Le soir du jeudi 12 mars 2020 et de l’allocution de notre prestidigitateur national, la dernière intervention avant celle qui annonçait l’assignation à résidence surveillée illégitime de toutes et tous, j’avais pris des notes. C’est d’ailleurs la seule et unique que j’ai suivie, et fort bien m’en a pris sur un plan sanitaire. 8 mois plus tard, j’ai remis le nez là-dedans. À l’époque, j’avais partagé ma réflexion en privé et je m’étais littéralement fait insulter et mépriser, y compris par des gens que je considérais comme des amis, avec également la rhétorique niveau maternelle et le récit grotesque dont nous sommes immensément plus nombreux maintenant à avoir conscience. Certains ont besoin de plus de temps que d’autres pour réaliser, d’autres ont besoin de voir par eux-mêmes les effets. Pourtant, ces attitudes qui ralentissent le groupe pourraient largement être atténuées avec une éducation à la responsabilité et au discernement. Qui connaît et prend au sérieux les stratégies de chocs (Naomi Klein notamment a fait un remarquable travail là-dessus) ? Trop peu de gens malheureusement. Quoi qu’il en soit, nous avons besoin de tout le monde aujourd’hui et c’est avec soulagement qu’on observe tant d’humains ouvrir enfin les yeux, sortir de la sidération dans laquelle ils étaient confinés (ne vous laissez pas non plus avoir par des attentats dits religieux sous la bénédiction de politiques qui méritent la cour martiale). Je partage ces notes comme une manière de sensibiliser au danger du phénomène de Galilée et à l’Inquisition :

1. Toutes ces fermetures vont-elles mener par frustration à un tourisme de masse encore plus virulent pendant les vacances scolaires ? Pourvu que non ! L’effet serait alors opposé à celui recherché de limitation des contaminations.

2. Si les gouvernements destructeurs actuel et précédents n’avaient pas massacré la santé et la recherche publique, on n’en serait pas là et ce discours n’aurait pas eu lieu. Et maintenant dans l’urgence on file 6 milliards à Sanofi pour trouver un vaccin. Ils étaient où les milliards pour nos chercheurs et nos praticiens de santé ?! Encore une occasion rêvée pour certains (les mêmes !) de s’en mettre ras la gueule.

3. Ça va nous coûter très cher tout ça encore. Je dis bien « nous » (et pas « eux ») : ceux qui ne sont rien, les sans-dents, les Gaulois réfractaires, les pauvres cons, etc. Puisqu’il n’y a pas eu un mot sur la contribution des plus riches à cet effort de guerre et sur une répartition des richesses en général dans la continuité des inégalités toujours plus fortes.

4. Ce discours s’apparentait à un discours de troisième guerre mondiale et il a plusieurs fois appuyé le fait qu’il faudrait tout reconstruire ensuite. Du pain béni pour ensuite passer la vitesse supérieure dans l’exploitation de l’humain et de la planète en fustigeant ceux qui ne veulent pas collaborer à ce système en fin de vie.

5. Il parle d’une situation qui durera des mois alors que la Chine est déjà en train de refermer la page… Et si c’était elle la grande gagnante au final en prenant de l’« avance » sur tout le monde ?

6. Les paroles paroles paroles sur une sous-entendue renationalisation des services de base. Attention au nez qui pousse, Pinocchio… Quand bien même il y aurait des nationalisations authentiques dans les règles de l’art, je ne vois pas comment on pourrait se retrouver avec des services publics propres si on se coltine toujours les mêmes pantouflards.

=> C’est du pain béni pour ceux qui sont aux manettes pour servir leurs propres intérêts, quitte à reculer un peu à court terme pour franchement accélérer plus fort à moyen terme quand ce coronavirus ne sera plus menaçant. Toujours être conscient que ceux qui sont puissants et/ou ultrariches sont des fins stratèges, bien plus que nous ne pourrons jamais l’être, c’est malheureusement une de leurs compétences. Je dis « malheureusement » parce qu’à l’instar de l’atome selon l’utilisation qu’on en fait, c’est la vertu ou le vice qui en sera le produit. Concrètement, les Gilets Jaunes, les luttes naissantes, le 49-3, les criminels au pouvoir, les banques mortes-vivantes en faillite, la bulle galactique des crédits et la crise planétaire en cours (on pourra faire porter le chapeau à ce germe de coronavirus au passage) vont être éclipsés via cet « habile » détournement de l’attention permettant ainsi de poursuivre cette danse démoniaque pendant que les musiciens à l’agonie continuent de jouer.

=> On vit une période d’instabilité terrible. On pourra me rétorquer qu’en 68 et pendant la guerre d’Algérie, il y avait de l’instabilité en France, seulement c’est ne pas considérer qu’il ne s’agissait que d’un pays et non du monde entier comme aujourd’hui et il y avait la perspective, la confiance et la certitude même, d’obtenir du véritable progrès social alors que cette fois on a tout à perdre… L’instabilité actuelle a été créée par le système lui-même qui ne peut vivre que par l’accélération sans fin et l’absence de limites (y compris biologiques…), or ce n’est pas possible, ni sur cette Terre ni dans l’Univers tout entier dont on suppose qu’il n’est pas en expansion infinie. Le moteur est en train de serrer et personne n’a voulu installer de rupteur (est-ce trop tard pour le faire ?). Il s’ajoute aujourd’hui encore une instabilité inédite sous l’ère du mondialisme, puis une crise financière imminente (catalysée maintenant par le coronavirus). Les esprits seront alors bien échauffés pour se jouer une petite partie de guerre mondiale à l’ancienne…

~~~ Pourvu que le monde entier se rende compte (à défaut d’étudier l’économie) du changement de paradigme à adopter sur ce qu’est la valeur. Tous ces discours qui disqualifient des personnes ou des actions qui ne créent pas de valeurs (sous-entendu financières) sont une infection. C’est avec ce manque de discernement que se meurt le sport, la culture, la recherche publique par exemple mais aussi tout domaine où l’activité ne passe pas dans les mailles toujours plus fines de la rentabilité financière. Quand on connait l’histoire de l’économie, on constate que l’ultra capitalisme tel qu’il a lieu aujourd’hui, et qui n’est qu’un modèle parmi tant d’autres qui l’ont précédé, est à bout de souffle, en fin de course. Le capitalisme est un modèle qui nous a offert des progrès, comme les précédents, mais il a fait son temps et il n’est plus adapté, pire, il engendre maintenant une dynamique régressive. Le modèle de demain (qui devrait être déjà celui d’aujourd’hui si on acceptait de faire la bascule) est déjà prêt, cela fait depuis la prise de pouvoir dans le monde des (hybrides de) libéraux il y a une quarantaine d’années que les chemins à emprunter son tracés par des philosophes, économistes, sociologues, environnementalistes, etc.

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