Depuis que je fais du triathlon, je me suis toujours dit que ça finirait par arriver mais plutôt sur problème mécanique. Un gars pas attentif en voiture en a décidé autrement hier.
Un bref résumé de ce qui s’est passé : je remontais doucement à vélo sur la tête de course, 3ème à 3 minutes. Je n’attendais qu’une seule chose : enfiler mes chaussures de course à pied pour continuer le show sur le semi-marathon. Cependant, dans la dernière descente, un conducteur n’a pas respecté (ou mal interprêté selon ses dires) les indications du signaleur-bénévole sur une intersection. BOUM. Vol plané et atterissage sur le dos. Casque cassé. Assez spectaculaire. Je vais peut-être me mettre au plongeon extrême. Groggy, je me relève après m’être imaginé avec tous les os brisés. A une époque, certains intimes savent que j’aurais physiquement manifesté ma réaction, mais maintenant je ne suis que paix et amour. Alors, pas rancunier, je lui serre la main et le reverrai après la course pour l’administratif. Je décide de rejoindre le parc à vélo et de faire le point en route pour éventuellement continuer sur le semi marathon. Ca aurait pu être bien pire mais je m’en sors avec des plaies, contusions, une grosse jambe de bois et un petit coup du lapin, rien de cassé a priori. Du coup, c’est cette chanson que j’avais en tête hier :
Et celle-ci aujourd’hui avec un peu plus de recul encore :
En revenant au parc, je sens que mon quadriceps gauche a pris cher sur la bagnole mais je tente quand même la course à pied. Je pars sur mes allures des premiers kilomètres (16-17 km/h) mais au bout de même pas 2 km je commence à cramper (le truc qui ne m’arrive JAMAIS) et surtout mon quadriceps ne veut plus se contracter : je boîte. Le triathlon, pour moi, c’est du fun, même à haut niveau, et il faut bien différencier les sensations du corps qui est poussé à bout par l’effort (que j’aime bien et que je crois qu’on aime tous en fait, aussi étranges qu’elles puissent paraître) de celles du corps meurtri. Du coup, j’arrête ma course et rend, assez honteux, mon dossard à un arbitre.
Un peu de soins de la part du centre de secours de la course (merci encore si vous lisez ceci) et je file vers la ligne d’arrivée voir mon pote Colin Arros devenir le premier « Mont Blanc Man » de cette édition 2016 !
On conduit tous des voitures ou des motos. Seulement, combien pensent à chaque fois à regarder dans le rétro et à mettre le clignotant avant de changer de direction ? A laisser courtoisement passer un cycliste ou une moto qui sont de toutes façons bien plus rapides que nous en descente technique (en général, si on se fait rattraper, c’est bien parce que le gars est plus rapide) ? Il ne s’agit pas de suivre mécaniquement un code ou une loi mais de faire preuve de bon sens avant tout. Je ne blâme pas les organisateurs qui ont été bienveillants envers moi mais depuis que je fais du triathlon, je n’ai rarement vu autant de conducteurs avec un mauvais esprit (on était sur route ouverte mais avec PRIORITE DE PASSAGE comme c’est le cas lorsque les autorisations préfectorales sont accordées aux organisateurs de manifestations/épreuves). J’aurais déjà pu me faire renverser quelques paires de fois avant ma chute…
Ces personnes ne sont pas celles qui conduisent vite comme on aime bien nous le faire croire mais tout simplement des individus qui ne prennent pas soin des autres, qui n’y font pas plus attention que cela, un peu dans l’air du temps en fait.