Comment Vincent a boosté ses performances : +80 Watts en 6 mois

Voici Vincent. En 2022, il me contacte pour sa saison de VTT de descente/enduro. Il a un passé en tant qu’excellent pilote de moto pour le meilleur (le sens de la trajectoire) et pour le pire (le corps marqué par les chutes). Il veut passer un cap en VTT sur la partie physique, ce qui aura aussi des bénéfices sur la partie technique en étant plus lucide et plus relâché.

Vincent a 34 ans et fait du vélo depuis 2017. Il travaille dans une grande entreprise d’ingénierie informatique avec des horaires costauds à un poste stressant avec des charges de travail régulièrement épuisantes. Il n’optimise pas son entraînement et fait environ 3 sorties par semaine. Il progresse un peu mais il aimerait faire bien mieux et être à la bagarre avec les meilleurs. Il a aussi un gros point faible : il se fait doubler et perd beaucoup de temps sur les portions roulantes ou montantes dès qu’elles durent un peu.

Ça reste un sport de zinzins de l’espace mais Vincent relativise avec son expérience en tant que pilote de moto. Si vous ne connaissez pas, je vous invite à visionner des images de la Megavalanche de l’Alpe d’Huez et notamment du départ pour apprécier ce joyeux bazar. Malgré des grosses chutes en compétition (ce sera d’ailleurs les seules blessures qu’il aura pendant notre collaboration), le coaching porte ses premiers fruits et Vincent fait une année 2022 prometteuse. Il décroche même un contrat avec l’équipe de vélo Commencal et avec les suspensions Extreme Shox à l’issue de la saison.

En 2023, Vincent continue sur sa lancée et voit sa PMA passer de 340 Watts en début d’hiver à 420 Watts juste avant le début de sa saison de VTT, soit +80 Watts en moins de 6 mois. Sa FTP augmentera également dans les mêmes proportions. Il avait bien constaté à l’entraînement que même ses potes en VTT électrique n’arrivaient plus à le suivre, mais en compétition aussi maintenant il parvient à distancer à la pédale ses concurrents qu’il ne parvenait pas à suivre l’année précédente. Il termine l’année Champion Master Europe Cup Maxiavalanche (premier des « vieux » et Vice-Champion au scratch) et Vainqueur Master de la Coupe de France DH. Dorénavant, il revient à ses premières amours : la moto.

Pour poursuivre le travail d’éducation et de prise de conscience par l’exemple sur des points-clés que sont l’optimisation de la progression et l’équilibre de vie, voici quelques données sur son entraînement (restez bien assis quand même avant de lire la suite) :

– 3 à 4 séances et 3h30 de vélo par semaine en moyenne. Quand on n’a pas davantage de temps disponible pour le sport, on va au plus efficace. De même, compte tenu de ses contraintes, pas de grosses variations de volume au cours de l’année.

– La quasi intégralité des séances réalisées sur home-trainer, et pas n’importe quel HT : un vieux machin pas connecté (mais avec les données de puissance heureusement), seul dans le salon face à la pluie dans le jardin. C’est un choix personnel de Vincent qui préférait rester chez lui pour ses séances faisables aussi bien en extérieur. Et ça correspondait bien à son état d’esprit carré avec des séances faites au milliwatt.

– Au niveau des zones de puissance, la statistique qui va peut-être le plus étonner : 46% en Z1 (récup) et 35% en Z2 (endurance) donc 80% du temps dans les zones « faciles », même pour un sportif d’une discipline ultra intense (courses de 20 minutes, parfois 40 minutes). Mais les intensités sont judicieusement placées dans les séances et dans l’articulation des séances entre elles. Par ailleurs, les temps de récupération au sein d’une séance mais aussi entre les séances sont calibrés pour être sur la meilleure ligne de progression possible compte tenu des autres activités de la vie ; plus n’est certainement pas toujours mieux.

Un grand plaisir pour moi d’avoir contribué à l’évolution de Vincent. Il s’est véritablement révélé et c’est aussi grâce à sa confiance et à son engagement puisqu’un coaching gagnant se joue à deux. Qui est de la partie ?

Laisser un commentaire